par L’écrivain dont il est question aujourd’hui est un peu particulier. Ce n’est pas un homme de lettres de profession mais un ingénieur forestier qui a écrit plusieurs ouvrages sur les montagnes pyrénéennes qu’il affectionnait tant et, de façon un peu plus surprenante, sur l’histoire de la Prusse.
Marie Jean d’Ussel vient d’une famille de nobles historiquement installée en Auvergne, mais lui-même est né à Paris le 31 mars 1874. Il a le titre de Vicomte.
Son père, le corrézien Marie Jacques Philibert d’Ussel, est ingénieur des Ponts et Chaussées et officier de la Légion d’Honneur. Si jamais son parcours vous intéresse, son dossier de 59 pages (!) est en ligne sur la base Léonore des Archives Nationales.
Philibert d’Ussel épouse en 1873 Marguerite Darcel, une jeune fille originaire de Normandie. De cette union naîtront quatre enfants : Jean qui est donc l’aîné, Jacques, Anne et Guillaume.
Jean poursuit des études brillantes à l’Institut Agronomique avant d’intégrer l’École Forestière de Nancy en 1894 d’où il sort major de promotion. L’inscription à cette école équivaut à un engagement volontaire de trois ans dans l’armée.
Il passe successivement les grades de sous-lieutenant de réserve dans le 39e Régiment d’Infanterie en 1896 puis lieutenant de réserve dans le 239e Régiment d’Infanterie en 1897. Sa promotion au grade de capitaine intervient quelques années plus tard, en 1904, il rejoint alors le 83e Régiment d’Infanterie.
À sa sortie de l’École Forestière, Jean d’Ussel est nommé garde général des Eaux et Forêts à Tarascon-sur-Ariège. Il prend son poste en 1898 et élit domicile à Toulouse.
En raison de ses activités pour le reboisement et de la lutte qu’il mène ardemment contre les inondations, Jean d’Ussel est promu chevalier du Mérite Agricole en 1902.
Mais il est avant tout un grand passionné d’alpinisme et se plaît à explorer des terrains impraticables dans les Pyrénées. Il écrit régulièrement des articles dans des revues d’alpinisme et publie parallèlement un livre intitulé Excursions et impressions pyrénéennes en 1901 chez Plon.
À partir de 1904, il décide de prendre une disponibilité pour pouvoir s’occuper des propriétés familiales à Neuvic d’Ussel en Corrèze.
Son intérêt pour l’Histoire le conduit en outre à effectuer plusieurs séjours en Allemagne et en Autriche afin d’y mener des recherches au sein des archives. De ses travaux seront tirés deux importants ouvrages primés par l’Académie des Sciences morales et politiques : La défection de la Prusse en 1907 et L’intervention de l’Autriche en 1910.
Sur un plan plus privé, Jean d’Ussel se marie à Limoges le 10 avril 1912 avec une cousine éloignée : Marie Pauline Louise d’Ussel (1890-1980). Le calcul de parenté entre les époux affiche un cousinage au 5ème degré.
Un avis paraît dans l’ancien quotidien Gil Blas le 23 avril 1912.
Un an plus tard, ils accueillent une petite fille prénommée Anne.
La guerre
En août 1914, la guerre est déclarée entre la France et l’Allemagne. Rappelé à l’activité, le capitaine jean d’Ussel rejoint le 263e Régiment d’Infanterie de Limoges afin de prendre le commandement de la 22e Compagnie du 6e bataillon.
Dès le 28 août 1914, des combats terribles ont lieu dans la Somme, plus précisément dans la région de Le Transloy, Rocquigny, Sailly-Saillisel (Somme). Avec le 338e RI et le 278e RI, le 263e RI se retrouve en tête de colonne à Sailly-Saillisel.
Le Journal des Marches et des Opérations du 263e RI relate ces événements du 28 août :
Le régiment subira ce jour-là des pertes considérables : plus de 1200 officiers, sous-officiers, caporaux et soldats seront tués. Tout le personnel médical sera fait prisonnier et d’innombrables soldats blessés seront transportés à l’hôpital militaire d’Arras.
Le capitaine Jean d’Ussel tombera lui aussi le 28 août 1914, touché d’une balle en plein cœur.
Des hommages lui seront rendus, notamment par la Société d’Archéologique et historique du Limousin qui lui consacrera un portrait.
Jean d’Ussel est enterré auprès de ses hommes au cimetière militaire de Rancourt dans la Somme. Sur la tombe familiale de la famille d’Ussel au cimetière communal de Neuvic d’Ussel figure une inscription à sa mémoire.
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Sources :
http://beretandboina.blogspot.com/2016/12/jean-dussel.html
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/
Nécrologie dans le Bulletin de la SSHA Corrèze, t. 36, 1914, p.358-360
