Un coup d’œil dans le rétro
En matière de lectures, 2024 reste une « petite » année, mais elle a été marquée par la découverte de quelques auteurs et de genres littéraires nouveaux qui m’ont fait passer de bons moments et qui motivent grandement pour 2025. « Sortir de sa zone de confort » tout ça, tout ça…
Quelques grosses briques m’ont accompagnée pendant des semaines et des semaines (La cousine Bette, Anna Karénine, L’allée du roi, Le huit). À part Le huit dont la seconde partie m’a profondément ennuyée (beaucoup de longueurs et des scènes improbables), je les ai toutes adorées ces briques. Arrivée au mois de décembre, je n’avais cependant plus qu’une seule envie : ne lire que des textes courts.
Les gros coups de cœur
Martin Eden
Auteur : Jack London
Résumé : Martin Eden, un marin de vingt ans issu des quartiers pauvres d’Oakland, décide de se cultiver pour faire la conquête d’une jeune bourgeoise. Il se met à écrire, et devient un auteur à succès. Mais l’embourgeoisement ne lui réussit pas… Désabusé, il part pour les îles du Pacifique. Ce magnifique roman paru en 1909, le plus riche et le plus personnel de l’auteur, raconte la découverte d’une vocation, entre exaltation et mélancolie. Car la réussite de l’œuvre met en péril l’identité de l’écrivain. Comment survivre à la gloire, et l’unir à l’amour, sans se perdre soi-même ? Telle est la quête de Martin Eden, le marin qui désire éperdument la littérature.
Avis : c’est monumental. Que d’années perdues à ne pas lire Jack London ! Aussitôt terminé, j’ai enchaîné sur deux autres de ses œuvres, La peste écarlate et L’appel de la forêt, que j’ai aussi trouvées magnifiiiques.
Les naufragés du Wager
Auteur : David Grann
Résumé : en 1740, le vaisseau de ligne de Sa Majesté le HMS Wager, deux cent cinquante officiers et hommes d’équipage à son bord, est envoyé au sein d’une escouade sous le commandement du commodore Anson en mission secrète pour piller les cargaisons d’un galion de l’Empire espagnol. Après avoir franchi le cap Horn, le Wager fait naufrage. Une poignée de malheureux survit sur une île désolée au large de la Patagonie.
Le chaos et les morts s’empilant, et face à la quasi-absence de ressources vitales, aux conditions hostiles, certains se résolvent au cannibalisme, des mutineries éclatent, le capitaine commet un meurtre devant témoins. Trois groupes s’affrontent quant à la stratégie à adopter pour s’en échapper. Alors que tout le monde croyait que l’intégralité de l’équipage du Wager avait disparu, un premier groupe de vingt-neuf survivants réapparaît au Brésil deux cent quatre-vingt-trois jours après la catastrophe maritime.
Puis ce sont trois rescapés de plus qui atteignent le Brésil trois mois et demi plus tard. Mais une fois rentrés en terres anglicanes, commence alors une autre guerre, des récits cette fois, afin de sauver son honneur et sa vie face à l’Amirauté et au grand public.
Avis : fascinée par le gros travail documentaire que ce journaliste américain a effectué sur ce naufrage qui s’est réellement produit il y a près de trois siècles. Et en plus, il y a de l’aventure !
Babel
Auteur : R.F. Kuang
Résumé : 1828. Un jeune orphelin chinois est recueilli à Canton par un professeur et conduit à Londres. Rebaptisé Robin Swift, le jeune garçon consacre ses journées à l’étude des langues dans l’optique d’intégrer le prestigieux Institut royal de traduction de l’Université d’Oxford, plus connu sous le nom de Babel. Berceau de l’argentogravure, les étudiants y exploitent le sens perdu des mots à l’aide de barres d’argent enchantées.
Dès ses premiers jours à Oxford, Robin prend conscience que ces travaux confèrent à l’Empire britannique une puissance inégalée et servent sa soif de colonisation, au détriment des classes défavorisées de la société et de ses territoires. Servir Babel revient donc à trahir sa patrie d’origine. Peut-il espérer changer Babel de l’intérieur ? Ou devra-t-il sacrifier ses rêves pour faire tomber cette institution ?
Avis : je crois que ce livre est classé dans le genre Fantasy dont j’ignore tout et dont je me tenais éloignée par simple préjugé. Je n’ai pourtant pas décroché. La série The Poppy war est, par conséquent, sur la pile 2025.
Mention spéciale
Hamnet
Auteur : Maggie O’Farrell
Résumé : un jour d’été 1596, dans la campagne anglaise, une petite fille tombe gravement malade. Son frère jumeau, Hamnet, part chercher de l’aide car aucun de leurs parents n’est à la maison… Agnes, leur mère, n’est pourtant pas loin, en train de cueillir des herbes médicinales dans les champs alentour ; leur père est à Londres pour son travail ; tous deux inconscients de cette maladie, de cette ombre qui plane sur leur famille et menace de tout engloutir. Porté par une écriture d’une beauté inouïe, ce nouveau roman de Maggie O’Farrell est la bouleversante histoire d’un frère et d’une sœur unis par un lien indéfectible, celle d’un couple atypique marqué par un deuil impossible. C’est aussi l’histoire d’une maladie » pestilentielle » qui se diffuse sur tout le continent. Mais c’est avant tout une magnifique histoire d’amour et le tendre portrait d’un petit garçon oublié par l’Histoire, qui inspira pourtant à son père, William Shakespeare, sa pièce la plus célèbre.
Avis : j’ai été tout simplement transportée par ce récit émouvant que je conseille à tous et toutes. Une adaptation cinématographie est à venir (sortie en 2025 a priori).
Quelques déceptions mais pas beaucoup
Tout ce que je sais sur l’amour
Auteur : Dolly Alderton
Résumé : Dolly Alderton, célèbre journaliste et chroniqueuse anglaise, a tout vu et tout vécu en ce qui concerne les hauts et les bas de la génération Y. Avec humour, tendresse et une ironie bien britannique, elle nous parle de sujets qui nous touchent toutes : tomber amoureuse (souvent), s’autosaboter (avec entrain), trouver un boulot (ou pas), trop boire (plus jamais), se faire larguer (moi jamais) – et se rendre compte que le propriétaire de l’épicerie du coin ouverte 24/24 est le seul homme sur lequel vous pouvez vraiment compter. C’est un livre sur les mauvais rencards, les vraies amies et surtout sur le fait que, au bout du compte, nous sommes très bien comme nous sommes – et que personne n’a le droit de nous dire le contraire.
Avis : un livre vite plié dans le cadre d’une lecture commune du Bookclub de Jeannot en février dernier. À la base, j’avais voté pour Les parts oubliées de Chermaine Wilkerson, mais bon, c’est le jeu Lucette. J’ai donc joué et lu ce livre dont il ne me reste pas beaucoup de souvenirs, si ce n’est l’impression d’un assemblage d’articles de blog. Pas top top.
Un soir d’été
Auteur : Philippe Besson
Résumé : « Nous étions six – cinq garçons et une fille – insouciants, frivoles, joyeux, dans un été de tous les possibles. Pourquoi a-t-il fallu que l’un d’entre nous disparaisse ? » S’inspirant d’une histoire vécue, Philippe Besson retrace un drame de sa jeunesse, survenu dans l’île de Ré, un soir de juillet, au milieu des années 80.
Avis : j’ai lu de nombreux livres de Philippe Besson (pas tous mais presque) et j’ai eu la très désagréable impression d’avoir déjà lu cette histoire et je n’y ai donc pas cru. Pas une minute. Un roman pourquoi pas, mais une autofiction ? Là, je n' »achète » pas.
Les abandons
La saga des Techer
Auteur : Micky Le Saux
Résumé : un test ADN demandé devant l’aspect exotique d’une petite fille et l’imagination s’enflamme, vous emmenant tour à tour à Technotittlan, à Bayonne, à Amsterdam et encore ailleurs sur la trace des ancêtres d’Emmanuel Techer, avant que ce dernier ne se fixe définitivement sur l’île de la Réunion et fasse partie des fondateurs de sa population métissée. Un voyage qui s’étend de 1519 jusqu’au moment où Emmanuel revient de Pondichéry en 1709.
Avis : j’aurais tellement mais tellement voulu aimer ce livre. Il y avait tous les ingrédients pour que cela me plaise. Pourtant, je n’arrivais à accrocher mes yeux au texte. J’étais totalement perdue, je n’ai rien compris à cette fiction.
Les carnets du sous-sol
Auteur : Fiodor Dostoïevski
Résumé : Seul dans son « souterrain » un homme parle et parle encore. À l’instar du monde, le mouvement de sa parole, inquiet, exalté, jamais ne s’arrête. Cet homme parle de lui et dit la haine, la solitude, l’humiliation. Il parle de meurtre. On trouvera dans Les Carnets du sous-sol comme une épure des thèmes essentiel de l’œuvre. Réfugié dans son sous-sol, le personnage que met en scène Dostoïevski ne cesse de conspuer l’humaine condition pour prôner son droit à la liberté. Et il n’a de répit qu’il n’ait, dans son discours, humilié, diminué, vilipendé les amis de passage ou la maîtresse d’un soir.
Avis : je n’étais juste pas dans les meilleures dispositions pour écouter ce récit désabusé de Dostoïevski. En audiobook, ce n’était pas l’idée du siècle non plus, mais je le reprendrai volontiers sur un autre support et probablement l’année prochaine.
Les Sept sœurs, tome 1 : Maia
Auteur : Lucinda Riley
Résumé : À la mort de leur père, énigmatique milliardaire qui les a adoptées aux quatre coins du monde lorsqu’elles étaient bébés, Maia d’Aplièse et ses soeurs se retrouvent dans la maison de leur enfance, Atlantis, un magnifique château sur les bords du lac de Genève. Pour héritage, elles reçoivent chacune un mystérieux indice qui leur permettra peut-être de percer le secret de leur origine.
Avis : je sais que je ne vais pas me faire que des ami(e)s 😉 , mais là, ce n’est vraiment pas mon truc. Je m’en doutais un peu avant de commencer, mais j’ai voulu tout de même essayer, largement influencée par les avis dithyrambiques des collègues. Parce que je l’ai écouté en audiobook, j’ai pu me laisser porter jusqu’à la moitié du livre. Je suis ressortie en hyperglycémie, un peu comme après un film de Noël. Tant mieux si l’autrice a trouvé son (large) public. Même si je comprends parfois le désir d’une lecture un peu feel good, je n’ai pas pu aller plus loin dans ce tome.
Les belles promesses de 2025
Il suffit d’y croire ! Pour 2025, je pars donc à l’assaut d’auteurs étrangers que je n’ai encore jamais lus : l’espagnol Carlos Ruiz Zafón, le japonais Yukio Mishima, le marocain Tahar Ben Jelloun, la canadienne Emily St. John Mandel, les anglaises Daphne du Maurier et Susanna Clarke, les américains Madeline Miller, Taylor Jenkins Reid et Ted Chiang. C’est éclectique on va dire.
Ah et c’est sans compter la face nord de l’Everest avec l’imprenable (?) À la recherche du temps perdu dans le cadre d’une grande lecture commune menée par Memo’art d’Adrien. Peut-être plus de 80 lecteurs, c’est de la folie. Combien tiendront jusqu’au bout ?
Petite confession au passage : j’ai commencé Combray un peu en avance et c’était tout sauf douloureux, bien au contraire, je me suis laissée bercer par les flots des mots, mais sans pour autant décrocher pour. Je n’arrive pas à me l’expliquer, mais je me sens bien à Combray chez la Tante Léonie. Pour l’instant.
Une lectrice selon mon cœur ! Très bonne idée, ce bilan. J’ai aussi adoré Hamnet, lu Martin Eden il y a au moins 40 ans. En revanche, je n’ai pas réussi à dépasser 50 pages des Naufragés du Wager.
À mettre au programme en 2025 : Madeleine avant l’aube, de Sandrine Collette, que je viens de terminer et qui m’a beaucoup plu. Et en un peu plus léger : La cuisinière des Kennedy, de Valérie Paturaud, ou comment une enfant trouvée confiée à l’Assistance publique se retrouve à cuisiner pour les Kennedy. Entre Drôme et Palm Beach ou Hyannis Port.
Merci Françoise pour ce commentaire et ces 2 recommandations. J’ai effectivement entendu parler de ce livre de Sandrine Collette et positivement en général. Je vais donc l’ajouter à ma pile 2025 (comme s’il restait un peu de place…)
Je ne connais pas du tout Valérie Paturaud et m’en vais donc découvrir ce qu’elle a écrit.
Meilleurs vœux pour 2025 !
Merci pour cette sélection de livres qui me donne envie de lire certains (Martin Eden, Hamnet). Je lis actuellement « Le portrait de mariage » de Maggie O’Farrell (même auteur que Hamnet). Je vous le recommande. J’ai d’excellents retours sur « Madeleine avant l’aube » que je compte lire. Belle année 2025 remplie de lectures.
J’aimerais tout lire de Maggie O’Farrell, j’ai lu quelques récits en anglais de I am, I am, I am qui m’ont plu aussi (dans un autre genre bien entendu).
Merci beaucoup et très bonne année 2025 également !
C’est vraiment sympa de te retrouver sur Babelio pour partager nos lectures.
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Coucou,
Merci pour l’astuce ! Je vais vite regarder ça.
J’étais surtout sur Goodreads jusqu’à présent, ca fait doublon mais c’est très sympa 🙂