11 décembre 2024
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Robert THOMSON, l’écossais

Cela faisait un petit moment déjà que je souhaitais en apprendre davantage sur mon Sosa 782 (10e génération) : Robert THOMSON originaire d’Aberdeen.

Nous avons la chance à la Réunion d’avoir le travail « pré-mâché » en quelque sorte par le Dictionnaire Généalogique des familles de l’île Bourbon de L.J.C Ricquebourg,  ce nous qui aide grandement pour les recherches sur nos ancêtres. Mais toutes les indications ne sont pas forcément complètes et précises et on est toujours avides de découvertes.

THOMSON_Robert_Dictionnaire_Ricquebourg.jpg

Robert THOMSON arrive donc  à l’île Bourbon (Réunion) en 1742. Hélas, on ne dispose pas plus de détails sur arrivée. Quel bateau ? Quel a été son périple ? Où se rendait-il vraiment ? Était-ce sa destination finale ?

J’ai du mal à imaginer un écossais souhaitant s’installer sur l’île au milieu du XVIIIe siècle, quelle en serait la raison ? Est-ce que c’est une escale qui dure et qui se transforme en une installation définitive ? Pour quelle(s) raisons(s) est-il resté ?

Sur le site Mémoire des hommes, on trouve un passager du nom de THOMSON originaire d’Angleterre qui débarque fin 1741 de navire LA RENOMMÉE. Le rôle du bateau que l’on peut consulter sur le site précise ceci :

THOMSON_RENOMMEE_ROLE
Source : Bureau des classes de Port-Louis Sous-série 2P Rôles au désarmement – long cours          2P 29-II.16 Lien

Voici quelques informations supplémentaires sur ce navire La Renommée : il s’agit d’une Frégate de 380 ou 400 tonneaux, 40 canons, construite à Lorient, lancée le 17 juillet 1738 ; partie pour Juda le 22 décembre 1738, désarmée à l’Île de France le 2 avril 1742, au cours de son deuxième voyage. http://enguerrand.gourong.free.fr/oceanindien/p18teroceanindien.htm

Nous avons donc ce THOMSON originaire d’Angleterre qui arrive sur l’île fin 1741. Cet homme serait-il pas en fait tout simplement notre écossais Robert THOMSON ?
À moins qu’il y ait par extraordinaire un autre THOMSON arrivé sur l’île à la même période. Ce n’est pas à exclure, mais je n’en ai pas trouvé trace. Si vous avez la moindre information sur cet homonyme THOMSON, les commentaires sont ouverts 🙂

Vie et mort de Robert THOMSON

J’aime bien commencer par la fin en général alors voyons l’acte de décès de Robert THOMSON.  C’est dans la commune de Saint-Pierre qu’il meurt le 3 juin 1810 et l’acte est en ligne (chance) sur le site des ANOM. Il est dit natif de « Berdine » en Écosse 🙂

18100603_THOMSON_Robert_D_Aberdeen_Ecosse_1sur2
18100603_THOMSON_Robert_D_Aberdeen_Ecosse_2sur2

Transcription :  Isle Bonaparte

Commissariat civil du Quartier Saint-Pierre du mardy troisième jour du mois de juin l’an mil huit cent dix.

Acte de décès de Sieur Robert THOMSON, décédé ce jour à trois heures après-midi âgé de quatre-vingt-quinze ans, natif de Berdine en Écosse et veuf de feue Jullienne PAYET, demeurant en ce quartier Saint-Pierre.
Sur la déclaration à moi faite par le sieur Balthazard HENRY et par le sieur Joseph LAPOTERIE tous deux majeurs, gendres du déffunt et domiciliés de ce quartier et ont signés. Lecture faite.
Constaté par moi commissaire civil du quartier Saint-Pierre faisant les fonctions d’officier public de l’Etat civil. Soussigné. 

Précisions : l’île s’appelle l’Isle Bonaparte depuis 1803. En juin 1810 donc, on se situe tout juste avant la prise de l’île par les Anglais. La Réunion a en effet été une possession anglaise de 1810 à 1815. Les détails dans un article de Laurent DECLOITRE ici : http://www.laurent-decloitre.fr/article-la-reunion-francaise-la-parenthese-anglaise-117242009.html

Les anglais débarquent donc en juillet 1810, soit un mois après le décès de Robert et j’ai la faiblesse de croire que mon ancêtre écossais n’a vraiment pas voulu voir ça 🙂
Il est dit veuf à son décès, il l’est depuis bien longtemps en réalité, depuis exactement 38 ans… Il ne s’est jamais remarié après le décès de sa femme Julienne PAYET. Les recensements de Saint-Pierre, s’ils existent sur la période, pourraient nous en apprendre davantage sur sa situation familiale réelle…

Ils ont eu ensemble au moins 12 enfants, il s’agit d’une liste non exhaustive et difficile de vérifier par soi-même à distance car pour la commune de Saint-Pierre, les archives en ligne sur les ANOM ne commencent qu’en effet qu’à partir de 1771. D’où la difficulté des recherches sur cette famille THOMSON. C’est pour cela que le Dictionnaire est utile pour recenser tous les enfants.

THOMSON_FAMILLE

Vous notez que parmi ces enfants la présence de Marie Françoise PAYET, née en 1742, soit deux ans avant le mariage de ses parents en 1744.
Comment d’ailleurs sait-on que cette enfant de Julienne PAYET est bien la fille de Robert THOMSON ?
Hé bien…installez-vous bien car c’est un peu alambiqué.
Marie Françoise PAYET, fille naturelle de Julienne PAYET donc, se marie en 1763 avec Pierre FOLIO. On n’a pas l’acte de mariage parce que c’est 1763… voir plus haut sur les registres de St-Pierre disponibles en ligne qu’à partir de 1771.
Néanmoins, on a l’acte de mariage de leur fille Brigitte FOLIO (on saute une génération) et qui date de 1786, dans lequel la mère de Brigitte, Marie Françoise PAYET donc (vous suivez toujours), n’est pas nommée PAYET mais… THOMSON !

La grand-mère THOMSON et non la grand-mère PAYET.

17861003_FONTAINE_Francois_FOLIO_Brigitte_M_St-Pierre.png

On a certainement fait mieux comme preuve de paternité dans l’histoire des preuves de paternité, je le concède. Cette enfant a pu tout aussi bien être adoptée dans les faits par Robert. Mais est-ce que ce ne serait pas la naissance de cette petite fille courant 1742 qui a poussé Robert THOMSON à rester dans l’île ? Difficile d’y répondre aujourd’hui, mais c’est un scénario plausible.
Quoiqu’il en soit, il a bien décidé de rester et épouse 2 ans plus tard Julienne PAYET, le 7 juillet 1744 à Saint-Pierre.
L’acte n’est pas en ligne, mais j’ai quand même pu me le procurer grâce à M. Claude ROSSIGNOL de http://www.iledelareunion-archive.com

17440707_THOMSON_Robert_PAYET_Julienne_M_St-Pierre

Transcription :

L’an mil sept quarante quatre le septième jour de juillet après les fiançailles et trois bans au prône de la grande messe sans qu’il se soit trouvé aucun empêchement, je soussigné curé de Saint-Pierre ait interrogé dans ladite église Robert THOMSON d’Habredin (Aberdeen probablement) en Angleterre d’une part, et Julienne PAYET d’autre part, tous deux demeurant de cette paroisse, de leur mutuel consentement de mariage, lequel j’ai reçu par paroles de présent […], en présence des sieurs Louis CHAMAN, Nicolas GOUVON, officiers de bourgeoisie, Jan CAUDAN et de Jan Hubert POSE pris pour témoins qui ont signé.

Je descends pour ma part de Catherine THOMSON (1748-1893) qui épousera plus tard Jacques Siméon HOARAU. 

Descendance_THOMSON

Et vous, qui me lisez depuis la Réunion, de quel THOMSON descendez-vous ?

Lejourdavant

Généalogiste amateur originaire de l'île de la Réunion

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19 réflexions sur « Robert THOMSON, l’écossais »

  1. J’ai beaucoup aimé Berdine ! J’adore quand les curés écrivaient à l’oreille. Ça me fait penser au cas d’un allié né en Bohême pour lequel le curé évoque le village de « Beau et Mien » … Ça ne s’invente pas 🤣

      1. Je ne vois cette page qu’aujourd’hui mais je descends moi aussi de ce Robert Thomson et plus précisément de sa fille Catherine Thomson qui s’est mariée avec Jacques Siméon Hoareau. Puis je descends de leurs fils Paul Henry Hoareau, père de mon arrière arrière grand-mère Marie Joséphine Hoareau, mariée à Louis Edmond Leveneur. 😉

        1. Bonjour Aurélie et merci pour votre commentaire, je descends de la sœur de Paul Henry HOAREAU, Françoise Natalie (génération 8). A tout hasard, vous descendez de Louise Marie Julienne LEVENEUR ?

  2. Un article très agréable à lire et bien documenté. Les recherches sur la Réunion semblent assez difficiles à réaliser, bon courage pour la suite. Avez-vous poursuivi vos recherches en Ecosse pour en apprendre plus sur les parents?

    1. Bonjour et merci pour votre commentaire, ça fait plaisir ! 🙂 Je vais profiter du week-end qui arrive pour découvrir votre blog, j’ai encore beaucoup de lectures en retard à ce que je vois sur le #ChallengeAZ !
      C’est un article qui était dans mes brouillons depuis bien longtemps que j’avais mis de côté. Je le publie maintenant car j’aimerais passer changer un peu de thème pour les prochaines articles et me concentrer sur une famille juive d’Europe de l’est. Mais je me replongerai sur les Ecossais un jour 🙂

      1. J’ai moi aussi énormément de retard dans mes lectures… j’ai terminé le challenge en écrivant les articles au jour le jour, compliqué de trouver le temps en plus de suivre tout le monde, mais comme vous je vais me rattraper cet hiver ^^

  3. On imagine que l’accent écossais de l’époque ne devait pas être compris par grand monde à St-Pierre. Je me demande s’il parlait anglais à ses enfants. 🙂 Je descends de Marie Anne Payet (Thomson) donc et de Pierre Thomson.

  4. Voila moi je suis un des arrière ar ar ar ar ar petit fils de Robert Thomson L’ecossai

  5. Très intéressant!!! Étant descendant de Robert Thomson et en particulier de sa fille Marie Françoise née en 1742, je peux vous apporter les éléments suivants: il s’agissait bien d’une naissance hors mariage. Car la loi concernant l’adoption n’est apparue qu’au 15 avril 1803, et lorsque qu’il y avait enfant légitime, l’adoption devenait caduc. Et effectivement il fallait mariage au 18eme si on voulait que l’enfant obtienne sa filiation légitime. Je pense que ce point paraît plus clair à présent. Bravo pour cet article en tout cas. Et effectivement il s’agit bien du même Thomson qui serait arrivé fin 1741, 1742 étant la date de l’enregistrement et de la destination finale du navire qui repartait pour l’île Maurice.

      1. Oui de plus l’enfant adopté ne pouvait prétendre à prendre le nom qu’à partir de sa majorité soit à 21 ans à condition qu’il n’y ait pas d’autres enfants légitimes entre temps. Sinon, Robert Thomson était originaire d’Aberdeen tout comme le reste de sa famille, ils étaient tailleurs depuis pas mal de générations. Son père William Thomson était également tailleurs, originaire d’Aberdeen aussi. À ne pas confondre avec un autre William Thomson né au même moment, mais à côté d’Edimbourg. Il est facile de se tromper lors des recherches concernant cette époque. Robert Thomson s’est donc exilé suite à une crise financière importante qui s’était installée dans les highlands depuis 1738. Les révoltes jacobites faisaient rage aussi dans une Écosse dévastée. La famille Thomson d’Aberdeen était également rattaché au clan MacThomas .

        1. Bonjour,

          Merci beaucoup pour cette information. Hélas, on ne saura jamais pourquoi il s’est exilé à la réunion…très étrange

  6. Bonjour, je viens de tomber sur vôtre après quelques recherches étant descendante de Catherine Thomson ,je suis ravie de connaître un peu plus sur mon ancêtre, d’où mon attirance depuis mon enfance pour l’Écosse,c’est incroyable comme s’est très bien tombé 🥰,je vous remercie pour vôtre article.

  7. Bonjour,
    Je vous remercie pour cet article et ce site documenté que je découvre aujourd’hui.
    Robert l’écossais semble faire partie de mon arbre.
    Je suis remontée à Henri Colin KERBIDY ou K/BIDI, fils de Pierre THOMSON et Marie Magdeleine K/BIDI ; petit-fils de Robert THOMSON et Julienne PAYET.
    Je poursuis mes recherches !
    Merci encore.

    1. Bonjour,
      Merci pour votre commentaire ! Bon courage pour la suite de vos recherches, n’hésitez pas si vous avez des questions ou si vous souhaitez partager vos trouvailles.

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