21 novembre 2024
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#ChallengeAZ Les plumes de la Grande Guerre : J comme Jünger

Une fois n’est pas coutume, traversons la ligne de front pour rejoindre l’armée allemande dans laquelle officie un célèbre soldat écrivain : Ernst Jünger.
Grâce aux carnets qu’il a tenus au cours de la guerre, il publie dès 1920 un livre autobiographique intitulé Orages d’acier qui est considéré avec Le feu d’Henri Barbusse comme le plus grand témoignage sur la Première Guerre mondiale.
André Gide écrira d’ailleurs à son sujet :

Le livre d’Ernst Jünger sur la guerre de 14, Orages d’acier, est incontestablement le plus beau livre de guerre que j’ai lu, d’une bonne foi, d’une honnêteté, d’une véracité parfaites.

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In Stahlgewittern (Orages d’acier) d’Ernst Jünger, 1920.

Ernst Jünger est né le 29 mars 1895 à Heidelberg en Allemagne, il est l’aîné d’une fratrie de sept enfants, mais deux de ses frères et sœurs meurent en bas âge. Son père Ernst Georg Jünger est pharmacien et tire également d’importants revenus de l’exploitation de la potasse.

Ernst passe les premières années de sa vie à Hanovre, puis à Schwarzenberg et enfin Rehburg.

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Ernst Jünger à Hanovre, 1900.

Ne parvenant pas à s’adapter au système scolaire, il est mauvais élève sauf en lettres. Il se découvre une passion pour les romans d’aventures et pour l’entomologie.
À l’âge de 16 ans, il rejoint avec son frère Friedrich Georg Jünger le club des oiseaux migrateurs (« Wandervogel ») et publie ses premières poèmes dans un journal. Son frère deviendra plus tard un essayiste, poète et critique culturel célèbre en Allemagne.

Ernst, lui, a le sens de l’aventure et admire les militaires. Il décide de fuguer à 17 ans pour s’engager dans la légion étrangère française où il connaîtra quelques péripéties.
Il s’engage effectivement pour une période de 5 ans dans la légion, rejoint Verdun, puis un camp d’entraînement à Sidi Bel Abbès en Algérie.

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Carte d’identité militaire d’Ernst Jünger, publiée dans le magasine de la Légion étrangère : « Képi blanc. La vie de la Légion Etrangère Magazine »

Depuis l’Algérie, il s’enfuit avec un camarade au Maroc mais se fait vite rattraper et ramener à la Légion. Son père intervient et réussit à le faire libérer en raison de son âge. Ernst est puni et envoyé en pension à Hanovre.

Lorsque la guerre éclate en août 1914, Ernst Jünger est déjà diplômé et a suivi une formation militaire. Il se présente comme volontaire au régiment de fusiliers du Prince Maréchal Albrecht de Prusse. En décembre 1914, il se trouve sur le front en Champagne en France.

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En avril 1915, il est blessé et ce serait la première d’une longue série de blessures qu’il connaîtra au cours de la guerre.
Une fois remis, il retourne en France, devient lieutenant et commandant. Il mène de grandes actions guerrières dans les « Stosstrupps » (patrouilles de choc).

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Stosstrupps de la Première Guerre mondiale, archives allemandes.

Il est engagé dans la bataille de la Somme en 1916, est encore blessé et doit se faire soigner à l’hôpital militaire. Il retourne une nouvelle fois au front, combat et est de encore blessé en novembre 1916.

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Au printemps 1917, il est promu chef de la 7ème compagnie. Fait notable durant son parcours militaire : il sauve son propre frère Friedrich Georg Jünger en juillet 1917 pendant la bataille de Langemark en Belgique.

Un an plus tard, il échappe à un attentat à la grenade qui a failli tuer toute sa compagnie.

Une nouvelle fois blessé en août 1918, il se retire du front pour se reposer à l’hôpital de Hanovre.

Il totalise une dizaine de blessures de guerre, ce qui lui vaudra nombreuses citations et décorations. En septembre 1918, il reçoit surtout la plus haute distinction militaire du royaume de Prusse : l’Ordre pour le mérite.

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Ernst Jünger en uniforme après la guerre

Tout au long de ces quatre années, Ernst Jünger est un chroniqueur méticuleux des violences de la de la Première Guerre mondiale. Il tient des carnets qui serviront de matériau au futur écrivain allemand.

Quand on se heurtait dans cette obscurité aux sentinelles ou à des égarés qui cherchaient leur corps, on avait le sentiment glaçant de n’avoir plus affaire à des hommes, mais à des démons. On errait comme sur un immense tas de décombres au-delà des bords du monde connu. (

Extrait d’Orages d’acier)

Sources :

https://verdun-meuse.fr
https://bibliobs.nouvelobs.com/documents/20140102.OBS1244/tout-est-rempli-de-morts-les-carnets-de-guerre-d-ernst-junger.html
https://www.lexpress.fr/culture/livre/ernst-junger-un-anarchiste-conservateur-droit-dans-ses-bottes_1314719.htmlhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Ernst_J%C3%BCnger

https://theatrum-belli.com/fraternite-darmes-par-ernst-junger

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Lejourdavant

Généalogiste amateur originaire de l'île de la Réunion

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2 réflexions sur « #ChallengeAZ Les plumes de la Grande Guerre : J comme Jünger »

  1. C’est assez étrange de voir la Première Guerre Mondiale par un Allemand, tellement j’ai vu de témoignages de Poilus français ou anglophones mais jamais de l’autre côté. Pourtant mon AAAGP allemand a combattu lors de cette guerre. Vous m’avez donné envie d’en savoir plus sur son parcours !
    Merci pour ce partage !

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