Jamais je n’aurais imaginé que mes recherches me conduiraient un jour du côté du Québec. Enfin, virtuellement pour le moment, je l’entends.
Les protagonistes de cet article ont vécu dans la seconde partie du XVIIIe siècle. Le Québec était alors la capitale de la Nouvelle-France, cette entité qui regroupait plusieurs territoires coloniaux français entre 1534 et 1763. En 1750, la ville de Québec comptait environ 8000 habitants.
C’est donc dans la ville de Québec que résidait vers 1750 Jean-Pierre PECONTANT ou PECCONTANT, le premier mari de mon ancêtre Barbe RIVIÈRE (1749-1808), Sosa 463, née le 19 mai 1749 et baptisée le 26 suivant à Saint-Pierre, île Bourbon (Réunion). Voici son acte de baptême :
Elle épouse le 23 mai 1775 à Saint-Pierre cet homme, mais rien n’est précisé à son sujet : ni âge, ni profession, ni parents. Il est dit veuf de Marguerite BOUCHARD. Ci-dessous l’acte de mariage conservé aux ANOM :
Sur l’exemplaire assez peu lisible des Archives Départementales de la Réunion, on distingue tout de même sa signature. Il signe son nom avec deux « c ».
Jean-Pierre PECCONTANT nous arrive du Québec, c’est donc de l’autre côté du globe que l’on trouve trace son premier mariage avec Marguerite BOUCHARD. Les registres paroissiaux québécois du Fonds DROUIN seront d’un grand secours, voici leur acte de mariage établi le 12 octobre 1750 à Québec.
Époux : Jean-Pierre PECCONTANT, fils de Guillaume, négociant en la paroisse de Vidaillac (Diocèse de Cahors), et de Marie DANIERS.
Épouse : Marie Marguerite BOUCHARD, fille de Pierre, maître menuisier, et de Marie Joseph LEMOINE de la ville de Québec.
Je ne parviens pas à déchiffrer la profession de l’époux sur l’acte de mariage et c’est fort dommage car elle pourrait donner un petit indice sur la raison pour laquelle ce Lotois se trouvait à Québec à ce moment-là.
Ils ont au moins six enfants entre 1750 et 1759 : Marie Catherine, Marie Thérèse, Pierre, Jean-François, Bernard et Marie Geneviève (liste non exhaustive).
Quatre meurent en bas-âge, mais peut-être davantage, les indexations sont parfois approximatives sur Familysearch.
Ce qui est certain cependant, c’est qu’une de leurs filles, Marie Thérèse Marie Marguerite dite Marie Thérèse PECCONTANT embarque aussi pour l’île BOURBON en 1777 sur le Prévost.
Née en 1751 à Québec, elle épouse en 1778 à Saint-Denis un certain Louis LA FERRIÈRE-CAPDEVILLE, maître chirurgien originaire de Pau. Son père Jean-Pierre PECCONTANT est déjà décédé à ce moment, il meurt en effet un an plus tôt, le 25 janvier 1777 à Saint-Pierre.
Barbe RIVIÈRE est dite veuve de « Pierre PAYECOMPTANT » (sic) lors de son remariage en 1782 avec mon ancêtre Mathieu FONTAINE. Ensemble, ils auront 8 enfants.
Il n’y aurait priori plus aucun porteur du nom PECCONTANT ou PECONTANT ou PAYECOMPTANT à la Réunion aujourd’hui, mais qui sait s’il n’en resterait pas au Québec ?
MISE À JOUR
La profession de Jean Pierre PECCONTANT à Québec en 1750 était « hoqueton de M. L’intendant » de la Nouvelle-France qui était à cette époque François BIGOT.
À part sa fille qui l’a accompagné à la Réunion, tous les autres enfants nés à Québec sont décédés en bas-âge. Il n’a donc laissé aucune descendance sur place.
La seule de la fratrie a avoir survécu est l’aînée Marie Marguerite née en 1751. Elle aurait pris le prénom de sa sœur Marie Thérèse décédée en 1754. L’acte de mariage et l’acte de décès de cette fille de Jean Pierre PECCONTANT à Bourbon reprennent le prénom de Marie Thérèse, mais il s’agit en réalité de Marie Marguerite.
Un grand merci à Dan Côté @radoteux pour ses recherches !
Sources :
Archives Départementales de la Réunion
http://iledelareunion-archive.com/
https://heritage.bnf.fr/france-ameriques/fr
Bonjour, le marié ne serait-il pas un « donné » ? Et la vie du couple n’a pas dû être facile en pleine guerre (Conquête).
Bonjour, veuillez excuser mon ignorance, mais qu’est-ce qu’un « donné » ?
bonsoir,
beau travail de recherches ;
du plaisir à vous lire ;
cordialement
Catherine
De Québec à Bourbon, quel trajet … !