Köln ou Cologne en français est une ville située à l’ouest de l’Allemagne, dans le Land Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Elle compte actuellement plus d’un million d’habitants mais à l’époque dont il est question dans cet article, il en était tout autre. On dénombrait tout au plus 40 000 habitants dans les années 1700 dont un certain Wilhelm LEICHNIG.


Wilhelm LEICHNIG ou Wilhelmus LEICELING est baptisé le 31 mars 1699 à Cologne. Selon ces relevés de Familysearch, son père se nomme Ruthgiro LEICELING et sa mère, Christinae Elisabethae HEITZEMAN.

Il est fort dommage que l’image de son acte de baptême reste pour l’instant inaccessible, mais espérons qu’elle soit un jour consultable en ligne ; cela permettrait de se faire une idée de la précision de l’indexation. La dénomination des parents me paraît suspecte, mais je peux me tromper.
Wilhelm LEICHNIG débarque à Bourbon (Réunion) courant 1722 après avoir passé quelques années sur l’île voisine, Maurice. Un district mauricien porte même son nom aujourd’hui « Plaine Wilhelms », c’est dire à quel point son passage à marqué les esprits.

Au début du XVIIIe siècle, la rivalité en grandes puissances coloniales fait rage dans l’Océan Indien. Les Hollandais, qui ont tenté plusieurs fois de coloniser l’île Maurice, finissent par jeter l’éponge en 1710. Les Français l’apprennent et décident de prendre possession de ce petit territoire au nom du Roi. L’île est aussitôt rebaptisée « Île de France ».
Depuis Bourbon, à 230 kms de là, Julien DURONGUËT Le TOULLEC, fraîchement nommé Gouverneur de l’île de France, prend la mer avec un groupe de colons pour inspecter cette terre nouvelle.
Une fois sur place, les hommes arpentent l’île désertée par les Hollandais, jusqu’à tomber nez à nez sur un homme : un Allemand du nom de Wilhelm LEICHNIG.
La légende raconte que Wilhelm vivait seul et nu depuis des années dans une hutte au milieu de la forêt, mais cette histoire a probablement été largement romancée.
DURONGUËT Le TOULLEC décide de ramener Wilhelm LEICHNIG avec lui à Bourbon.
Du 14 janvier au 5 février 1722, M. Durongouet parcourut l’île avec quelques-uns des habitants qu’il avait amenés de Bourbon. En traversant les magnifiques plaines qui s’élèvent graduellement des bords de la Grande Rivière du Nord-Ouest, jusqu’aux hauteurs du centre de l’île, ils trouvèrent dans le voisinage des cascades, à environ 2 lieues du Port-Nord-Ouest, une habitation isolée au milieu des forêts, occupée par un allemand nommé Wilhelm Lechenig resté, dit-on, dans le pays après le départ des Hollandais. C’est de lui que le nom de Plaines Wilhems fut donné à cette partie de l’île.
« L’Ile de France avant La Bourdonnais » de Marcelle LAGESSE
« L’homme des bois » allemand met donc pied à terre à Bourbon avec DURONGUËT Le TOULLEC courant 1722.
Il s’y établit et épouse 10 ans plus tard Pélagie LEBON, la fille du rennais Pierre LEBON dit La Joye et de Jeanne LÉPINAY, mes ancêtres (Sosa 944 et 945).

Le couple s’installe ensuite à Saint-Pierre située dans le sud de l’île. La même année, Wilhelm LEICHNIG devient l’économe de Henri GIRARD, un sous garde-magasin. Un économe est une sorte de gérant, d’administrateur d’habitation. LEICHNIG travaille sur une plantation à la Rivière d’Abord.
Wilhelm et Pélagie auront beaucoup d’enfants, 13 au total. La grande majorité d’entre eux atteindra l’âge adulte. Plusieurs s’uniront à des notables de Bourbon. Leurs descendants sont aujourd’hui très nombreux à la Réunion.
Après le décès de son épouse en 1758, Wilhelm vivra encore plusieurs années, mais sans jamais se remarier. Il s’éteindra le 21 juillet 1771 à Saint-Pierre, à l’âge de 72 ans. Depuis son Köln natal, on pourra dire qu’il aura tout de même beaucoup voyagé.

SOURCES :
- ANOM
- Archives Départementales de la Réunion
- Recueil de documents et travaux inédits pour servir à l’histoire de La Réunion (ancienne Ile Bourbon) · Numéro 4 par les Archives Départementales de la Réunion (1960)
- https://www.lexpress.mu/idee/342495/premiers-mauriciens
- https://www.mauritius-holidays-discovery.com/french-settlers-in-mauritius.html
Encore un destin extraordinaire ! Quant à l’Allemagne, je vois que tu y rencontres les mêmes difficultés que moi (j’y suis aussi pour mon K).
Je pense ne pas avoir assez creusé les archives allemandes du XVIIe siècle (ça fait peur rien que d’y penser). Mais globalement oui je désespère avec l’Allemagne, LEICHNIG n’est pas le seul pour lequel je dois encore faire des recherches.
Je vais aller lire ton K !
Je suis aussi dubitatif au sujet du prénom de la mère. J’espère comme toi que tu auras accès à l’acte un jour !
Quel parcours, merci pour toutes ces destinations
Merci à toi de me lire 🙂
Incroyable, tu réussis tous tes billets de A à K et jusqu’à Z . Même avec les lettres rares, tu trouves un ancêtre à pister !
Merci Marie, ce ne sont pas forcément les plus difficiles à trouver. Celles qui me font des misères ne sont pas celles auxquelles on s’attend, je pense au « I ». Quant au « U »… je suis dans les choux.
Encore un ancêtre qui vient de très loin !
Tes origines sont si diversifiées, la Réunion est vraiment une terre d’un grand métissage.
Merci pour ces découvertes et bravo pour ces recherches.