À ne pas rater lundi 15 août à 22h45 sur France TV : la finale de la poutre avec Marine BOYER, la représentante française de l’épreuve de gymnastique au Jeux Olympiques de 2016 à RIO.
Née le 22 mai 2000 à Saint-Benoît de la Réunion, elle est devenue cette année vice-championne européenne de gymnastique artistique et s’apprête à vivre sa première grande finale des Jeux Olympiques.
Bien que l’on retrouve le nom de famille BOYER dans toute la France, c’est le département de la Réunion qui enregistre le plus grand nombre de nouveau-nés porteurs du nom BOYER entre 1966 et 1990 (4 926 petits BOYER selon le site Geopatronyme). C’est le 4ème nom le plus porté sur l’île derrière PAYET, GRONDIN et HOARAU. Il devance les FONTAINE et HOAREAU respectivement classés 4ème et 5ème noms les plus portés sur l’île.
De quel BOYER exactement la jeune athlète descend-elle ? Du charentais Guillaume BOYER dit « La Fleur » arrivé sur le navire « Le Saint-Robert » en 1676 ? Des frères Etienne et Victor Alexis BOYER, deux négociants originaires de Rodez dans l’Aveyron et arrivés aux alentours de 1800 sur l’île ? Ou encore du forban Jacques BOUYER débarqué quant à lui en 1706 ?
Selon Patrick ONÉZIME-LAUDE, ancien Président du Cercle Généalogique de Bourbon, plus de 95% des BOYER de la Réunion sont bien les descendants de Guillaume BOYER dit « La Fleur », soldat de la Compagnie des Indes Orientales et premier BOYER l’île.
Carte des escales de la Compagnie des Indes
On ignore encore actuellement d’où lui vient précisément le surnom La Fleur mais je vous invite à lire avec attention l’article instructif publié par Jean-Yves Le Lan en octobre 2009 sur les surnoms des soldats embarqués sur les navires de la Compagnie des Indes.
Pour en revenir à Guillaume BOYER, d’après les pièces du Procès Vaubulon, il serait né vers 1650 à Saint-Léger, Province de Saintonge.
Âgé d’environ 40 ans en 1690, il aurait débarqué à l’île Bourbon vers 1676 du bateau « Le Saint-Robert ». La recherche de l’acte de baptême de Guillaume BOYER sur le site des archives des Charentes-Maritimes relève pourtant du défi généalogique :
Le registre est annoncé lacunaire par les Archives Départementales de Charente-Maritime et il n’y a effectivement pas d’actes en ligne de 1646 à 1653. À défaut de l’acte de baptême de Guillaume BOYER, on peut noter la présence de documents concernant une certaine famille BOUYER à Saint-Léger en 1656.
Comme beaucoup d’autres noms de famille à l’île de la Réunion à l’époque, il a pu être déformé au fil des enregistrements.
Vers 1679, Guillaume BOYER épouse Geneviève Laurence MILA, une des 14 jeunes indiennes ou métisses indo-portugaises ramenées de Surate (Inde) sur le bateau « Le Rossignol » en 1678 et promises aux colons pour le peuplement de l’île.
Le couple s’installe aux abords de la rivière de Sainte-Suzanne et ont 3 garçons :
- Nicolas BOYER (1681-1755) marié à Marguerite ROBERT (1693-1745),
- Pierre BOYER (1683-1759) marié à Marie ROYER (1676-1748),
- Jean BOYER (1686-1748) marié en première noces à Louise DAMOUR (1689-1752). Après annulation de son mariage avec Louise en 1714, Jean BOYER épouse en 1715 Geneviève VIDOT (1695->1762). Mais il entretient également une relation avec Louise COLLIN (1686-1765) avec laquelle il aura deux enfants en l’absence de son mari, Jacques PICARD, emprisonné quelques années à Saint-Denis puis à Pondichéry en Inde pour une sombre histoire de viol.
Les 3 fils du couple BOYER-MILA auront une bonne dizaine d’enfants chacun, de quoi assurer à Guillaume BOYER une longue et belle descendance ! arbre_boyer
Cette descendance s’est perpétuée à travers les siècles, quelques BOYER se sont effectivement fait connaître depuis à la Réunion. La prochaine célébrité sportive pourrait bien être Marine BOYER. Et pourquoi pas ?
SOURCES :
- Archives Nationales d’Outre-Mer
- « De quel Boyer descendez-vous ? » Article publié le 28 octobre 2012 sur site du Journal de l’île de la Réunion, Clicanoo.
Une réflexion sur « Marine BOYER, une fleur à Rio »