Jacques Rivière est un auteur français et directeur de la Nouvelle Revue Française, né le 15 juillet 1886 à Bordeaux de Pierre Dominique Maurice Rivière, professeur de médecine, et de Marie Reine Fermaud, sans profession.
Il est l’aîné d’une fratrie de quatre enfants qui grandissent dans une famille bourgeoise et fort connue dans la région. Son père, professeur d’obstétrique à Bordeaux, est également maire de la commune de Cenon (Gironde) entre 1900 et 1903.
Plus tard, ce dernier sera d’ailleurs fait chevalier de la Légion d’honneur en 1913 et officier de la Légion d’honneur en 1924.
Toute la famille réside au château de Dumune à Cenon que le père a acheté afin que la mère malade puisse jouir de l’air de la campagne.
Mais le 9 mars 1897, Marie Reine Fermaud décède à l’âge de 42 ans à Cenon et tous les enfants sont confiés à leur tante maternelle en raison des obligations professionnelles du père mais également en raison de la nouvelle union qu’il forme en 1902 avec Marie-Thérèse PRAD (1866-1948) également veuve. La propriété de Dumune est vendue.
Les enfants déménagent donc chez leur tante dans la propriété de Saint-Victor toujours à Cenon où ils resteront cinq ans.
Un an après le décès de sa mère, Jacques Rivière intègre le lycée de Bordeaux. Il se lance à cette époque avec ses frères et sa sœur dans la création d’un journal hebdomadaire politique et littéraire intitulé L’Avenir.
Source : http://www.mediatheque-bourges.fr
Puis c’est le grand saut pour la région parisienne : il rejoint le lycée Lakanal à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine) afin de préparer l’entrée à l’École Normale supérieure.
C’est à cette époque qu’il fait la connaissance de l’écrivain Henri Alban Fournier dit Alain-Fournier et avec avec lequel il lie une profonde amitié.
Après un échec au concours d’entrée de l’École Normale Supérieure, Jacques Rivière revient à Bordeaux pour s’inscrire en Licence de philosophie et accomplir son service militaire en 1906.
Il devance l’appel et rejoint le 53ème Régiment d’Infanterie puis 144ème Régiment d’Infanterie. Il passe caporal en 1907 puis sergent de réserve en 1908.
En 1908 justement, il se fiance avec Isabelle Fournier (1889-1971), la sœur d’Alain-Fournier. Un an plus tard, le 24 août 1909, ils se marient à Paris en l’absence remarquable du père de Jacques Rivière, officiellement « consentant » sur l’acte de mariage, mais en réalité totalement opposé à l’union de Jacques et Isabelle.
Entre autres témoins, nous retrouvons bien entendu Alain-Fournier. Le mariage catholique se déroule à l’Église Saint-Germain-des-Prés.
Le couple Rivière habite à Paris où Jacques enseigne quelques temps la philosophie au collège Stanislas. En 1911 naît une petite fille prénommée Jacqueline. Je vous laisse deviner qui est le parrain !
Jacques commence alors à travailler pour la Nouvelle Revue Française (NRF) avant d’en devenir le secrétaire en 1913, il côtoie plusieurs écrivains français, notamment André Gide et Marcel Proust.
Juste avant la mobilisation générale du 1er août 1914, Jacques Rivière publie un important dossier sur Rimbaud à la NRF.
Et puis bien sûr, c’est la guerre qui commence.
Jacques Rivière part rejoindre le 20ème Régiment d’Infanterie.
Mais une vingtaine de jours plus tard, Jacques Rivière est fait prisonnier à Étain dans la Meuse. Envoyé au camp de Königsbrück en Allemagne, il tente de s’évader en 1915 mais sera finalement rattrapé et envoyé au camp de Hülsberg.
Avec d’autres intellectuels également faits prisonniers à l’époque, Jacques donne des conférences au sein des camps !
Le site des archives du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a publié en 2014 les fiches des prisonniers de la Première Guerre mondiale et on retrouve parmi elles la fiche de Jacques Rivière.
La Croix-Rouge intervient en 1917 pour faire interner Jacques en Suisse à cause de ses problèmes de santé. Il passe par Engelberg et Genève avant d’être finalement renvoyé en France en juillet 1918. Au cours de sa longue période de captivité, il a consigné tous ses souvenirs dans un journal qui lui inspirera après la guerre L’Allemand, souvenirs et réflexions d’un prisonnier de guerre (1918).
Ses Carnets seront également publiés bien des années après sa mort en 1974.
Après sa démobilisation, Jacques Rivière relance les publications de la NRF qui étaient interrompues pour cause de guerre, il en deviendra le Directeur en 1919.
Un second enfant prénommé Alain naît en 1920, celui-ci consacrera d’ailleurs plusieurs ouvrages sur l’histoire familiale.
Jusqu’à sa mort le 14 février 1925 de la fièvre typhoïde, Jacques Rivière poursuit son activité d’éditeur, de conférencier mais aussi d’écriture. C’est Isabelle Fournier-Rivière qui prendra le flambeau et vouera son existence à un important travail de mémoire autour des œuvres de son frère et de son mari.
Sources :
http://archives.bordeaux-metropole.fr
http://gael.gironde.fr
http://www.association-jacques-riviere-alain-fournier.com
https://grandeguerre.icrc.org
http://archives.paris.fr
Base Léonore : dossier de Pierre Maurice Dominique Rivière, côte LH/2331/49
https://www.ville-cenon.fr
Article Sud-ouest : l’enfance cenonnaise de Jacques Rivière du samedi 18 août 2018 par Chantal Sancho.
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