Il est difficile, voire impossible de parler des écrivains en guerre sans évoquer Henri Barbusse, engagé volontaire de la Première Guerre mondiale et auteur du prix Goncourt 1916 : Le Feu (journal d’une escouade).
Henri Barbusse est né le 17 mai 1873 à Asnières (Seine), il est le fils d’un journaliste et chroniqueur de théâtre. Il n’a quasiment pas connu sa mère Annie Benson, d’origine anglaise, qui décède alors qu’il n’a pas tout à fait trois ans. Sa famille est modeste et le père doit travailler dur pour subvenir aux besoins de la toute la famille. Henri a deux sœurs prénommées Hélène et Annie.
Dès l’enfance, il s’adonne à l’écriture et au dessin. Une fois le baccalauréat en poche, il s’inscrit à la Sorbonne et décroche une Licence ès Lettres.
Henri Barbusse ne cesse d’écrire à cette époque et publie un recueil de poèmes appelé Pleureuses (1895) qui est alors très remarqué. Il décide de s’orienter néanmoins vers le journalisme.
Il épouse le 18 avril 1898 Hélyonne Mendès, une jeune fille de 18 ans issue du milieu littéraire et musical.
À noter au passage que l’histoire de la naissance de sa femme mériterait des éclairages supplémentaires (peut-être dans un futur article…). Hélyonne Mendès est en effet une enfant naturelle née le 12 septembre 1879 qui sera reconnue par son père, l’écrivain Catulle Mendès en 1887 et par sa mère, la compositrice de musique Augusta Holmès, encore plus tard en 1904. Le peintre Auguste Renoir a représenté dans un tableau en 1888 les trois filles de Catulle Mendès : Jeanne, Marie Anne et Hélyonne.
Mais revenons à Henri Barbusse qui publie Les suppliants en 1903, L’Enfer en 1908 et juste avant la guerre, Nous autres, un recueil de nouvelles. Ce sont là ses tous premiers succès.
En 1914, âgé de 41 ans, il s’engage dans l’infanterie et se trouve en première ligne de 1914 à 1916, une période qui le marquera longtemps, probablement toute sa vie.
Sa fiche matricule mise en ligne par les Archives de Paris précise ses états de services impeccables mais surtout son courage sans faille pendant les combats.
Cité à l’ordre du Régiment n° 74 du 17 octobre 1915
D’une valeur morale supérieure, s’est engagé volontairement pour la durée de la guerre, a refusé d’être versé dans la Territoriale malgré son âge et son état de santé, s’est toujours offert spontanément pour toutes les missions dangereuses et notamment pour aider à installer sous un feu violent un poste de secours avancé.
Après 17 mois au front, c’est une entérite chronique qui aura raison de lui, il est alors réformé.
Tout au long de ses années de guerre, il tient des carnets dans lesquels il raconte le quotidien de son escouade. Il décide de publier ses notes sous la forme d’un journal intitulé Le feu, une œuvre majeure sur la Première Guerre mondiale qui obtient le prix Goncourt en 1916.
Henri Barbusse y décrit les horreurs de la guerre et les conditions de vie des soldats dans un langage cru et sans censure. Il dénonce en réalité tout ce que les autorités françaises cachent depuis le début du conflit et veut s’élever « contre la guerre et les massacres des peuples ».
En 1917, Henri Barbusse cofonde et devient le premier président de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC). Plus tard, il écrira encore sur la guerre mais c’est Le Feu qui reste son œuvre la plus forte et la plus connue.
Il devient une figure du pacifisme, adhère au Parti Communiste Français et reste fasciné par la révolution russe. Après plusieurs séjours en ex-URSS et sa rencontre avec Staline, il décide de lui consacrer une biographie. C’est même d’ailleurs à Moscou qu’il succombe le 30 août 1935 à une pneumonie.
Henri Barbusse est enterré au cimetière du père Lachaise à Paris.
SOURCES :
http://archives.paris.fr
http://archives.hauts-de-seine.fr/
http://archives.yvelines.fr/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Barbusse
Très bon billet ! Le hasard veut qu’étant à New-York pour les vacances, j’ai eu la chance de voir le tableau de Renoir cet après-midi au Metropolitan ; j’ignorais alors le lien avec Barbusse ; j’adore ce genre resonance entre ce qu’on vit et ce qu’on lit ! Bonne continuation .
Quelle coïncidence en effet et quelle chance ! Je ne connaissais pas ce tableau avant de découvrir (un peu) la vie de Hélyonne Mendès. Merci 🙂